Ramon Canet, qui est depuis plus de quarante ans immergé dans des processus d’abstraction, livre fréquemment un bras de fer avec la géométrie et l’ordre, tout en maintenant toujours le tremblement de la main, l’expression des émotions, des doutes et des découvertes. Il passe constamment, comme l’écrit Guillem Frontera, de l’ordre au chaos, d’une certaine géométrie à une gestuelle impétueuse. Il a besoin du geste et, même si parfois il essaie de le contenir entre des espaces monochromes, il nous laisse le sentir palpiter entre les couches successives de matière picturale. Il n’utilise pas la couleur, il la travaille, la transformant en l’un des grands éléments émetteurs des vibrations que ses tableaux dégagent, tant dans les formats immenses que les peintures plus intimistes, telles celles qui sont exposées ici.

Ramon Canet, Vinlyque sur papier, 2006